FAIRE DES MERVEILLES
FAIRE DES MERVEILLES
FAIRE DES MERVEILLES
Def ay kéemaan
1.10
31.10
/ 2024
Le Musée des civilisations noires, Dakar, Sénégal
FR
Mécène de l’exposition
Croire à l’impossible, c’est irréaliste, c’est le privilège des artistes et des poètes. Créer des utopies, construire des châteaux du ciel, peupler la terre par des mondes d’imagination. C’est de cette façon que nous pouvons tracer d’autres chemins et pas un seul qu’un homme sommaire poursuit.
Leonid Tishkov
Pour l’homme des temps préhistoriques, une scène de chasse dessinée pouvait aider une chasse réelle, les flèches perçant des cerfs et des mammouths peints sur les murs d’une cave avaient pour lui une puissance effective, réelle. Investie d’un pouvoir magique, l’image était une sorte d’incantation. Depuis la naissance de la culture que nous connaissons sous le nom de «classique» et pendant de longues époques consécutives l’art avait été confiné au rôle d’«illustration»: d’abord, de l’histoire, empruntée aux mythes antiques et textes sacrés des religions monothéistes, puis – de la réalité autour de l’homme. Les pratiques artistiques, proches aux rites, capables de modifier la réalité, n’ont survécu que dans les traditions populaires, transmises d’une génération à l’autre. Le 20e siècle a fait renaître la foi à ce pouvoir transformateur de l’art. L’art de l’avant-garde russe, reniant toute image, a déclaré un nouvel acte de création, celle de son propre monde – par les formes impossibles dans la réalité tout autant qu’en mythologie, annonçant ainsi le retour au pouvoir tout-puissant, évocatoire, de l’art. Aujourd’hui, de nombreuses modèles léguées par les époques antérieures sont à la disposition de l’artiste. Parmi elles, les découvertes du modernisme et les leçons du figuratif dans toutes ses variations historiques depuis l’académisme jusqu’à l’expressionnisme, mais aussi les techniques issues des époques et pays différents, sans oublier les nouvelles technologies que l’art a adopté à partir du dernier tiers du 20e siècle. Groupant des langages, des genres, des méthodes, des styles, des matières, l’art crée de nouvelles configurations – formelles, mais aussi sémantiques.
Les oeuvres de l’exposition Faire des merveilles montrent un paysage complexe compose de differentes strategies d’auteur.
Le pouvoir de l’artiste d’animer des choses simples tombées sous sa main se manifeste dans les œuvres de Nina Kotel. Sa Moscou consiste des figurines de porcelaine et des jouets plastiques, des boîtes de parfums et des fils de couleurs, des bouteilles et des pyramides de bois. L’œuvre vidéo d’Alexandra Mitlianskaya Quand je suis seule à la maison rappelle que les choses s’animent comme dans les contes de Hans Christian Andersen. Vladimir Levachov, commissaire et historien de l’art, a noté que les œuvres vidéo de Mitlianskaïa « ont l’air d’un analogue visuel d’un mantra qui vise à changer la concsience de l’adepte, et sa vision du réel avec ». Irina Korina, elle aussi, fait recours à une sorte d’incantation dans sa composition fantasque des boules de spores de pollen gonflées, collées aux « pieds » d’un organisme bizarre couronné d’une « oreille d’argent » — une figure votive, signe de l’heureuse guérison.
L’ironie et la poésie, l’effet théâtral et l’ascétisme, les traditions et les visions du futur y coexistent en égalité. Pourant, toutes les œuvres de l’exposition ont une chose en commun. C’est la foi que l’art, même aujourd’hui, reste toujours une sorte de magie. Un des symboles de ce pouvoir de l’artiste de faire des merveilles est la Lune privée de Leonid Tishkov. Privatisée par l’artiste il y a vingt ans, elle voyage à travers le monde, de la Russie jusqu’au Japon. Les façades de grands et petits musées sont toujours éclairées par ses doubles pour nous rappeler que « le monde est fait de la lumière, c’est cette lumière qui dirige le ciel et la terre ».
Depuis l’Antiquité, l’acte de tricoter, tisser, broder se rapproche à la création du monde et aux secrets des rêves qui, eux, au lieu de projeter la réalité en créent une autre, distincte, parallèle. Les tissus brodés de Maria Arendt font de même. L’artiste transpose les silhouettes des monuments architecturaux de l’époque de grandes utopies des années 1920s, aujourd’hui menacés de disparition, et les œuvres non réalisées de son grand-père, surréaliste et sculpteur visionnaire Méer Eisenstadt, en dessins linéaires fines.





Point par point, l’aiguille d’Arendt « coud » des objets du monde réel aussi bien que des souvenirs éphémères, les fixent, leur donnent une nouvelle vie. Tout comme les vis taraudeuses d’Alla Urban qui percent le tissu et vissent à un support invisible des oiseaux mythiques transplantés de vieilles toiles qui avaient orné jadis des isbas du Nord russe. Après avoir découvert la ressemblance entre les empreintes cruciformes des têtes de vis en acier et la broderie traditionnelle à point de croix, Urban emploie des vis au lieu de fils pour fixer « à jamais » les images qui migrent dans le temps et espace, mais aussi pour modifier leur corporalité même et offrir à ses Sirins et Alkonosts des corps éternels.
Pour le point de départ, Olga Bozhko prend l’ouvrage à la main, l’activité ancienne de faire de la dentelle. Ses serviettes légères, treillisées deviennent des nuages qui servent du fond aux signes du ciel. Apparaissant comme du néant, ces derniers rappellent « qu’un homme sans rêve est comme un oiseau sans ailes ». Le rêve, ou plutôt l’espoir, est symbolisé par le parachute de Katerina Kovaleva, suspendu entre le ciel et la terre ; Aurore, la déesse, se précipite sur sa coupole de soi, empruntée chez Giovanni Battista Tiepolo.
Les « chansons » de Slava Nesterov ont l’apparence de blasons anciens, de boucliers protecteurs où des images archaïques se mêlent à l’actualité numérique pour nous immerger dans un « forêt des symboles et des signes qui s’entremêle par les sentiers d’animaux ». Tout un autre espace, désert et clair, est celui des chevaux, des oiseaux, des cerfs d’Asia Zaslavskaia qui viennent de quitter l’Arche : les seuls habitants du monde de « l’après déluge », ils rôdent entre des arbres rares ornementales et des montagnes descendant en étages serrés comme le veut le canon de l’icône russe.
Pour aider à se réveiller et pour montrer le chemin qui mène à la sortie du chaos contemporain, Tatiana Badanina a construit des ailes blanches. Formant une échelle-tour svelte, elle sont capables de nous emporter à la lumière, là où se mettent en géométrie harmonique de la «parade les étoiles et les planètes» de Vladimir Nasedkin.
L’art, selon Leonid Tishkov, «nous offre la possibilite d’etre libre, et dans cette liberte, nous trouvons la foi. La foi en l’ideal »
Def ay kéemaan
1.10
31.10
/ 2024
Text - Irina Gorlova
Mots de bienvenue
De la part de la société Novostal-M, nous sommes heureux de soutenir le projet Faire des merveilles. Cette exposition qui se tiendra dans la capitale sénégalaise, à Dakar, du 1 octobre au 31 octobre 2024, permettra aux habitants de l’Afrique de mieux connaître la culture de notre pays.
Comme l’a déclaré le Président du Conseil d’administration de Novostal-M, M. Ivan DEMTCHENKO : « Nous sommes fiers de pouvoir concourir à la promotion de l’art contemporain russe à l’étranger. Je suis convaincu que la culture agit toujours pour la compréhension mutuelle entre les peuples, aide à surmonter les barrières nationales et linguistiques, parle au spectateur par les émotions et la créativité. »
Mikhail Сhvydkoï
Représentant spécial du Président de la Fédération de Russie
pour la coopération internationale culturelle
Chers amis !
Le catalogue que vous tenez dans vos mains est le fruit d’une merveille authentique. Ce projet d’envergure consacré à l’art contemporain russe est sans précédent pour le Sénégal, mais aussi pour tout le continent africain. Pourtant, l’exposition n’est pas unique que pour son caractère inédit. S’adressant à l’actualité et au passé, à la mythologie et à la réalité, au quotidien et au rêve, cette exposition fine et multiforme montre que l’art est plus qu’un instrument qui saisit le réel, l’interprète, aide à lui faire face ; l’art est capable de transformer le réel, littéralement, de faire des merveilles.
Il me semble symbolique que l’exposition Faire des merveilles se tient dans le Musée des civilisations noires, car les thèmes auxquels se réfèrent ses auteurs, le sentiment de merveille qui est au cœur de toutes les œuvres, sont proches et compréhensibles pour les gens de toutes les civilisations.
Chers amis, je vous souhaite de faire un voyage inoubliable à la rencontre des merveilles.
Alexandre Alimov
Directeur du département de la Coopération multilatérale humanitaire et des relations culturelles du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie
Bienvenue aux organisateurs, aux participants et aux invités de l’exposition Faire des merveilles. Pour la première fois, un panorama exhaustif de l’art contemporain russe est présenté sur le continent africain. Je suis convaincu que cet événement pose un jalon dans la coopération culturelle entre la Russie et le Sénégal et, en général, dans le développement du dialogue culturel russo-africain.
La riche culture russe est unique dans toutes ses manifestations, et je me réjouis de savoir que ce projet offre aux visiteurs la chance de saisir la grande âme russe, singulière et multiforme.
Je tiens à remercier particulièrement les organisateurs russes, initiateurs du projet, et le Musée des civilisations noires à Dakar qui lui a offert ses salles.
Souhaitant aux organisateurs de l’exposition pleine réussite, j’invite les visiteurs de découvrir les œuvres des artistes russes en espérant que cette rencontre sera un rendez-vous avec le grand art.
Dmitry Kourakov
Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire
de la Fédération de Russie
en République du Sénégal et en République de Gambie
Mesdames et Messieurs, Сhefs de missions
diplomatiques et consulaires,
Chers représentants des structures gouvernementales
sénégalaises, des milieux d’affaires, des organisations
culturelles, éducatives et religieuses,
Chers compatriotes,
Chers collègues,
Chers amis !
L’exposition d’artistes contemporains russes sous le titre remarquable Faire des merveilles, organisée à l’initiative de la société russe Centre pour la promotion de la culture et de l’art «Soglasie» est un événement unique dans l’histoire de l’interaction culturelle entre la Russie et le Sénégal.
Ce projet d’exposition de grande envergure rassemble des œuvres d’artistes russes contemporains renommés, de différentes générations, travaillant sur le thème de la mythologie, si proche du public africain.
J’espère que l’exposition Faire des merveilles apportera une contribution indéniable au développement du dialogue interculturel entre le Sénégal et la Russie, donnera aux visiteurs l’occasion de toucher la richesse culturelle unique de notre pays et contribuera à une compréhension plus profonde de son caractère et de ses traits nationales, ainsi que de son histoire. Pour un grand nombre de personnes, il s’agit peut-être d’une occasion de découvrir la Russie d’une nouvelle manière.
Il convient de noter que l’exposition est mise en œuvre dans le cadre du projet plus large nommé Journées de la Russie, qui vise à devenir une plate-forme de dialogue entre les représentants de la culture et des structures commerciales du Sénégal et de la Russie.
Je tiens à exprimer ma sincère gratitude à la direction et au personnel du Musée des civilisations noires pour cette opportunité d’organiser ce projet. Je suis sûr que de nombreux autres projets conjoints fructueux nous attendent !
Je vous souhaite de tout mon cœur, Mesdames et Messieurs,
de profiter de cette exposition unique!
L’art contemporain russe au Sénégal
L’art contemporain russe au Sénégal
FAIRE DES MERVEILLES
Def ay kéemaan

Du 01 octobre au 31 octobre
Le Musée des civilisations noires, Dakar, Sénégal
AMBASSADE
DE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE EN RÉPUBLIQUE DU SÉNÉGAL Dakar
Commissaire : Irina GORLOVA
Idée du projet, production : Tatiana VOLOSSATOVA, Maria SALINA, Yulia SMIRNOVA
Mécène de l’exposition : ООО « Novostal-М»
Made on
Tilda